Tourisme qu’il conduisait ces deux dernières saisons, Frédéric Johais a passé
un hiver difficile. Il n’a en effet pas été en mesure de rassembler le budget
nécessaire à la poursuite de sa progression dans cette catégorie. C’est
pourquoi la victoire et le podium réussis ce week-end à Nogaro ont une saveur
particulière pour le pilote Tourangeau.
Pas de monstre de 400 chevaux et plus pour exercer son talent dans le Gers cette année, mais une barquette
Formule France, qui en propose 220 pour seulement 580 kilos. Le rapport poids/puissance est donc très proche des
GT. Cette discipline monotype débouche sur un titre de champion de France officiel de la FFSA. L’ensemble des
concurrents est logé à la même enseigne côté matériel, et bénéficie de la même assistance de la part de
l’organisateur. Enfin, les barquettes côtoient en piste les « coupés » de la Coupe de France, équipés d’une
mécanique similaire mais dont les temps au tour sont inférieurs d’une seconde environ.
Frédéric, qui porte fièrement le n°37, s’habitue très rapidement au pilotage de la barquette : « elle se conduit tout
en survirage, un peu comme un kart » expliquait cet ancien vainqueur des 24 Heures du Mans… Karting. Résultat :
le 3ème temps à l’issue de la première séance d’essais, suivi d’une pole position acquise avec 4 dixièmes de
seconde d’avance sur son plus proche rival à la deuxième séance.
Pour avoir privilégié l’endurance ces dernières années, Frédéric a un peu perdu l’habitude des départs arrêtés. Il
le payera dimanche comme lundi, et perd à chaque fois l’une ou l’autre place à l’extinction des feux qui libèrent
un peloton bruyant de 35 concurrents, barquettes et coupés réunis. Il lui faut alors batailler ferme face à des
pilotes qui, pour certains, ont déjà une ou plusieurs saisons en Formule France à leur actif. Ainsi, dimanche, il
commence par s’imposer au groupe de chasse pour rouler quelques tours en 4ème position, avant qu’une faute
d’un des leaders ne lui offre la 3ème marche du premier podium.
Ce sera encore mieux lundi, même si Fred n’exploite pas parfaitement sa pole position. Il passe 4ème à « La Ferme »,
avant de progresser d’un rang au freinage de l’Ecole. Puis, il tire intelligemment parti d’une échauffourée entre
les deux leaders pour prendre la tête et, surtout, le large par rapport au gros de la troupe. Trop occupés à se
battre entre eux, les autres protagonistes facilitent l’échappée de la barquette rouge
de Fred. Mais rien n’est jamais acquis avant le damier ! « A force de rouler seul en
tête, j’ai pris un faux rythme, et le régional de l’étape Parisy est revenu dans mes
roues. Je me suis remis à attaquer et j’ai gardé l’avantage jusqu’au bout. »