Habitués à l’individualisme qui prévaut en
monoplace, Julien Ménard et Florian Boukobza
se sont retrouvés à Nogaro pour leur première
course auto en duo. La lutte pour le titre dans
cette Coupe de France GT impose une bonne
vitesse de pointe, bien sûr, mais aussi une solide
complicité. Les équipages qui sont entrés dans
la légende de l’Endurance étaient unis par une
grande confiance mutuelle, pas facile à
entretenir dans le contexte de tension propre
aux sports mécaniques. Ceci dit, nos deux
jeunes loups sont encadrés cette saison par
Michel Nourry qui, en plus d’être un remarquable
préparateur, attache aussi beaucoup
d’importance au facteur humain. Toutes les
conditions sont donc réunies pour qu’il parviennent à se faire
une place au soleil du Grand Tourisme.
La catégorie choisie par nos deux anciens « Campusards »
regroupe 16 voitures, dont une écrasante majorité de Porsche
Cup. Le niveau de pilotage et de préparation semble
remarquablement équilibré, même si les deux Frédéric Mako
et Dedours partent favoris au volant
de l’autre Porsche de l’équipe Nourry
Compétition Les épreuves de Grand
Tourisme à la française se déroulent
en deux courses d’une heure avec
changement de pilote obligatoire
entre la 23ème et la 37ème minute. Au
préalable, Florian et Julien ont
participé à une séance d’essais
qualificative chacun, et se sont
également partagé le travail en
course.
Dimanche, Florian a donc pris le départ de la 28ème place sur
la grille, les premières lignes étant logiquement occupées par
les Viper, Ferrari 550 Maranello,
Saleen et Porsche biturbo participant
au championnat de France. « Le
problème fut l’impossibilité de trouver
un tour clair avec 38 voitures en piste
aux essais. En partant loin, il a fallu
remonter, et je suis passé de la 9ème
à la 4ème place de la Coupe pendant
mon relais. Je me suis régalé à
doubler toutes ces voitures, mais cela
a impliqué de gros efforts pour les
pneus et, surtout, les freins. »
Analyse pertinente, et quand Julien
prend le volant, il s’aperçoit au bout
de quelques minutes que son auto se
dégrade dangereusement. Il ne peut donc
résister au retour de Guittard/Rey et termine
5ème. Cette petite déception n’est rien à côté de
l’annonce de la mise hors course de la voiture
n°63, pour bouclier avant non conforme. Julien
explique. « Il nous manquait la bavette du
spoiler à l’arrivée, tout simplement parce que
nous l’avons perdue pendant la course. Les
photos prises sur la grille prouvent la présence
de cette pièce au départ. La même
mésaventure est arrivée à plusieurs autres
voitures, y compris à nos coéquipiers classés
en tête à l’arrivée. Nous avons donc renforcé
la fixation d’origine pour la course de lundi. »
Cette fois, c’est ce même Julien qui prend le
départ, à la 4ème place de la catégorie. « Je suis remonté
2ème avant de passer l’auto à Florian, et j’ai signé le 2ème meilleur
temps en course. J’ai frotté légèrement une voiture au départ,
pour passer 3ème, mais ensuite j’ai veillé à assurer pour ne pas
rendre une épave à Florian, c’est l’expérience de la course
d’hier… J’ai apprécié la bagarre avec Fabien Giroix, un ancien
pilote de F3000. Rouler derrière lui
fut très instructif, je suis resté patient
jusqu’à ce qu’il commence à mettre
la voiture un peu dans tous les sens.
J’ai fini par passer au 18ème tour, juste
avant de m’arrêter aux stands. »
Florian poursuit l’oeuvre de Julien
avant de commettre une faute au
29ème passage. « C’était moins facile
qu’hier. Dans les premiers tours, il y
a eu des accrochages juste devant
moi, des bouts de carbone partout sur
la piste. Je me suis appliqué, je commençais à prendre le
rythme, et dans la courbe rapide « Henri Oreiller », j’ai passé
la 1 au lieu de la 3. Je suis parti en
tête à queue, et j’ai eu de la chance
de ne rien toucher. Trois concurrents
sont passés, J’en ai redoublé un avant
l’arrivée pour finir 4. Je suis super
déçu. »
Pour cette épreuve de rodage,
l’Orléanais et le Val d’Oisien s’en tirent
avec les honneurs et déjà un beau
bagage technique. Pas très loin du
podium dans le Gers, ils voudront
concrétiser dans le Gard, à Lédenon,
où les attendent deux autres courses
acharnées les 1er et 2 mai prochains.