Le trophée de l'industrie comporte deux courses.
Nous avions fait deux courses en ICA à Salbris et à Angerville.
C'était nos premières courses en championnat de France FFSA espoir.
Un désastre, casse, mauvais matériel, méconnaissance des
circuits, enfin tout pour arrêter le kart. Nous avons décidé de tout
changer et de partir en Italie. Première manche à Parme, Julie n'avait
plus roulé depuis 2 mois. Le circuit est très difficile pour le pilote,
beaucoup de gomme, il faut un bon entraînement pour participer à une
course internationale sur ce circuit.
Ce qui n'était pas notre cas. Nous arrivons le jeudi, prise en
main du nouveau matériel et surtout les premiers contacts avec la
nouvelle équipe. Julie n'est pas dans le coup moralement et
physiquement. Le team se demande dans quelle galère ils se sont
embarqués.
Les filles ne font pas parties de l'élite en Italie. Le
deuxième pilote du team Lorrenzo Natali est à trois secondes devant.
Lucas essaie de remonter le moral de Julie, tu ne connais pas la piste
etc... Mais moi je sais que Julie n'est dans le coup. Elle demande des
tas de réglages, le team change tout, c'est toujours pareil, nous
sommes arrêtés.
Le jeudi soir, nous dînons en tête à tête Julie et moi. Nous
avons passé 6 mois très difficile (Hervé mon frère est mort la semaine
dernière après une longue maladie) et nous nous retrouvons ma fille et
moi (Michèle et Jean-Michel n'étaient pas venus en Italie).
Le vendredi matin le moral de Julie s'améliore, elle revient dans le kart, mais les chronos ne sont pas encore bons.
Le soir nous sommes de nouveau tête à tête, nous commençons à
revenir dans la course que l'on avait quittée depuis deux mois. Ma
fille et moi, comme Virginie et son papa à Angerville, nous sommes
pour les gens autour qui ne nous connaissent pas, un couple avec un
vieux et une jeune fille. Car en vérité nous sommes vraiment un couple
lié par le kart et l'amour mais du papa et de sa fille chérie.
Le samedi les choses sérieuses commencent. Julie va beaucoup
mieux moralement mais physiquement ça ne va pas du tout. Depuis le
vendredi matin Julie a mal au cou, je lui attache le casque avec de
l'adhésif car dans chaque courbe la tête part vers l'extérieur. Elle ne
me dit rien car elle me connaît trop. Le samedi midi, je l'emmène voir
le directeur du circuit, il me dit de l'arrêter. Julie ne veut pas,
elle continue le samedi après midi mais dans la nuit je décide que le
dimanche elle ne courra pas. Inutile de dire que j'avais tout le monde
contre moi, mais je ne prends pas une décision sans avoir longuement
réfléchi et mes arguments sont convainquant. Nous reviendrons dans 15
jours faire l'autre manche.
Nous rentrons chez nous, Kiné, jogging etc.. Julie se prépare durant ces quinze jours.
Nous retournons à Parme et Julie est un autre pilote; Lucas
n'en revient pas, François le papa de Jérémy Iglésias non plus. Julie
fait un malheur, elle est devant avec tous les grands. Lucas m'avouera
qu'il était inquiet après la première course mais que la prestation de
Julie dans la deuxième était inimaginable; Il n'avait jamais vu une
telle différence. En fait il ne connaissait pas Julie et en bon
italien, il ne pouvait pas imaginer qu'une fille puisse être devant à
Parme, mais moi je savais que lors de la première course elle n'était
pas à son niveau. La joie de Julie ce week-end là est un soutien énorme
aujourd'hui.
Gérard le papa de Julie