Dès le départ, la course s’est transformée en long sprint. Il faut dire que la perspective d’inscrire son nom au palmarès de la classique mancelle attire de plus en plus de pilotes de vitesse… Et même des jeunes loups venus de l’automobile, comme Pierre. Samedi à 16 heures, il est 8ème sur la grille, mais un énergique début de course le propulse à la 5ème place au premier des 1626 tours de course. Une demi-heure plus tard, le kart n°5 est passé en 2ème position. En début de soirée, les Normands prennent le commandement, et occuperont ce rang jusqu’à minuit. « Il nous manquait un peu de performance pure, par rapport à l’équipe La Sarthe RTKF qui termine deuxième » expliquait Pierre après l’arrivée. « Nous avons eu notre part de problèmes mécaniques, mais ils ne nous ont pas fait perdre trop de temps par rapport aux autres. Ainsi, quand la courroie de transmission a commencé à s’effilocher, Michel l’a ressenti et il s’est arrêté tout de suite. C’est arrivé juste au moment où nous avions prévu de changer les pneus et le moteur, du coup on n’a pas perdu de temps. On a aussi cassé un moteur pendant la nuit, mais à l’entrée des stands, ce qui fait que les mécanos n’ont eu que 50 mètres à faire pour ramener le kart. Enfin, Nicolas a cassé le vilebrequin, mais juste à l’entrée de la grande courbe, donc il a pu rejoindre le stand en roue libre… »

Vers 8 heures du matin, l’équipage récupère la tête de la course. Les Sarthois, deuxièmes l’an passé, tentent le tout pour le tout pour revenir… et reprennent l’avantage à 10h30, mais une casse mécanique les frappe 5 minutes plus tard ! Les derniers instants mettront les nerfs fatigués de chacun à rude épreuve, car la jonction s’opère à nouveau à 15h25. Pierre, qui a la lourde charge d’effectuer le dernier relais, ne panique pas. « Nous savions qu’il leur restait un ravitaillement à effectuer. Pendant cette dernière heure, je n’ai donc pris aucun risque dans les manœuvres de dépassement. Mais les 20 dernières minutes m’ont paru durer une heure, dans ces moments là, on a l’impression que tout va casser, mais non, tout est là, et on a gagné la course. J’avoue que j’ai encore un peu de mal à vraiment me rendre compte. »

Pascal Lejemble, le team-manager de l’équipe de vitesse Racing Services qui a l’habitude de partager les aventures de Pierre sur tous les circuits de Karting, il s’agit avant tout d’une victoire d’équipe. « Nous avons été bons sur les changements de pneus, de moteurs, les ravitaillements. Il ne nous fallait pas beaucoup plus d’une minute pour tout changer. Le stand était bien organisé, avec chacun et chaque chose à sa place. »

Dans ce type d’épreuve, le physique compte aussi. « Dans l’ensemble, tout s’est bien passé, à part quelques douleurs dans les poignets et dans les doigts, à cause des vibrations et peut-être à la fin un peu de crispation » disait Pierre, en pensant déjà à son prochain challenge : dès le week-end prochain, il disputera la Coupe du Monde de la catégorie 125 Super ICC, sur le circuit de Sarno.