GRAND-PRIX D'ESPAGNE / BARCELONE
13 - 14 MAI 2006
QUALIFS : J'AI RATE LA POLE DE PEU...
Finalement me voici en première ligne pour le départ de la course demain !
"Ce matin, lorsque j'ai ouvert les yeux, le ciel était bas et il pleuvait. J'ai bien pensé que ça ne devait pas durer. Néanmoins le circuit allait nous donner du fil à retordre. Le tracé serait gras et glissant pour les essais de la première session. Même si la pluie s'est arrêtée, les trajectoires sont restées humides. Cela glissait évidemment et je me suis bien amusé. Il faut dire que j'ai mis la voiture devant en finissant avec le meilleur temps de 1.44.673. A vrai dire aucun problème particulier ne m'est apparu pendant ces 14 tours tant la voiture est bien réglée."
"Pour les qualifs, l'après-midi, le soleil brillait. J'ai tout de suite réalisé un temps plus rapide en 1m24.250. Sur la fin de la session, Nelson Piquet Jr est allé un poil plus vite encore. Je suis ressorti pour repasser devant lui. Mais à mon troisième changement de pneu, j'ai été bloqué par Michael Amermueller (Ger) - Arden International, un peu comme à Imola : un miracle que nous ne nous soyons pas accrochés !
Par contre, il m'a fait perdre un temps précieux et j'ai raté d'un poil la pole. Mon coéquipier est repassé devant Piquet. Je suis rageur car j'aurais tellement aimé signer ma première pole de la saison !
Mais finalement je suis tout de même en première ligne pour le départ, car Lewis a perdu la pole à la suite d'un problème sous drapeau jaune. Dommage.
Mais en tous les cas, il me reste à faire un bon départ en première ligne avec un voisin dangereux !
COURSE 1 : PREMIERE VICTOIRE DE LA SAISON !
"On dirait bien que j'ai fêté mon retour sur la plus haute marche du podium sous le ciel de l'Espagne! Je viens de gagner ma première course 2006 dans les derniers mètres et les dernières secondes.
L'affaire était chaude : j'ai tenté ma chance, je remontais sur Lewis Hamilton depuis quelques tours. Je suis donc allé au bout de mon effort. Ma dernière offensive fut la meilleure. Si j'avais attendu trois secondes de plus, j'aurais été évidemment sur le podium, mais au deuxième rang. Dans ce genre d'affaire, quand on remonte sur un adversaire, fut-il son équipier, on ne doit jamais perdre son sang-froid. Ce qui s'est passé sur la fin de la course, je l'avais déjà répété au début, en me cantonnant dans une certaine réserve tactique derrière Nelson Piquet Jr qui était en pole position. Je ne m'inquiétais pas trop. La course s'éternisait sur 39 tours. J'avais le temps de guetter une bonne occasion. Mais je ne devais évidemment pas la laisser passer. Lewis Hamilton a raté son départ, et moi j'ai bondi en deuxième position derrière Nelson Piquet Jr.
D'habitude je rentre tôt pour mon pit-stop. C'est ce que Nicolas Lapierre, Jason Tahinci, Javier Villa et Lewis Hamilton ont fait. Je ne voyais pas très bien le panneautage de mes mécaniciens, mais j'avais bien compris que Nelson Piquet Jr avait réussi le tour le plus rapide en 1.26.435 au troisième tour.
Moi je ne me suis arrêté qu'au 10 ème tour. Je ne suis pas reparti aussi vite que prévu parce que les mécaniciens ont été gênés par un problème d'écrou défectueux dans une roue.
Je ne suis revenu en piste qu'en 12ème position. Je me suis vite installé en 7ème place. Et aussitôt en quatrième position juste derrière Lewis, Ferdinando Monfardini et Alexandre Negrão qui n'avaient pas encore fait leur pit-stop. Michael Amermueller me harcelait ainsi que Clivio Piccione, Olivier Pla et Jose Maria Lopez.
J'ai vu que Gianmaria Bruni s'était accroché avec Jose Maria Lopez. Mais heureusement la course n'en souffrit pas assez pour justifier la sortie du pace-car. Et puis là c'est devenu haletant. Il nous restait dix tours. J'étais un plus rapide que Lewis. Je tournais en 1.27.165 et lui en 1.27.649. J'avais donc le fol espoir de le rejoindre bien avant le drapeau à damiers et évidemment de le dépasser in-extremis. C'était un challenge excitant. A trois tours de la fin, je tournais à 0.6-0,5 s seulement derrière lui. J'avais bien comblé mon retard. Pour moi, tout pouvait se terminer au mieux. Vous m'avez compris, je devais jouer mon va-tout !
Je suis resté dans le sillage de Lewis. L'écurie me laissait agir à ma guise. J'ai doublé mon équipier par l'intérieur à moins de quelques centaines de mètres du drapeau.
C'était un coup formidable à jouer et surtout à gagner. Nos voitures se sont légèrement accrochées. J'ai dépassé Lewis pendant qu'il faisait un tête à queue. Il s'est rétabli et nous avons réussi le deuxième doublé 2006 consécutif de l'écurie. Ainsi, le prestige et les intérêts de l'écurie étaient préservés. D'ailleurs, sur le podium, Lewis Hamilton n'a eu aucun geste de mauvaise humeur à mon égard. Nous nous étions comportés tous deux en rivaux loyaux et enthousiastes. Il savait que je revenais sur lui. Il ne m'a pas bouché la trajectoire. Encore une fois j'ai saisi ma chance. Celle d'une belle victoire en Espagne. Et je suis le premier français de la saison 2006 à gagner en GP2 Series.
COURSE 2 : 2EME PODIUM DU WEEK-END !
J'ai réussi un départ fulgurant depuis la huitième place sur la grille, puisque la grille d'hier est inversée. Et ensuite mon deuxième podium du week-end. C'est presque parfait. Je marque donc 14 points ce week-end. De quoi me faire remonter en troisième place du Championnat.
Pour les autres concurrents, le départ ne s'est pas aussi bien passé puisque Alexandre Negrão est resté« collé » sur la grille. Mais nous l'avons tous évité, fort heureusement !
Pour cette course de 26 tours, j'étais troisième d'emblée derrière Ernesto Viso et Nelson Piquet Jr. Dès les premiers tours Ernesto Viso marquait le meilleur tour en course. Derrière moi, il y avait Lewis Hamilton qui se stabilisa à 0.7s. Mais à cinq tours de la fin, il s'était rapproché à 0,5s, puis 0.4s. Je tournais alors à trois tours de la fin, en 1.26.689, lui en 1.26.756. Il ne fallait pas relâcher l'attention, ne rien céder et faire un sans faute.
Par cette belle journée déjà chaude, les réglages étaient optimum.Un podium visé, un podium obtenu. Pour l'instant, quatre points de plus me font remonter à la troisième place du Championnat. Une bonne affaire pour le futur. Cela me remonte le moral. Je vois déjà l'issue du Championnat : à l'arraché entre les deux pilotes de l'écurie ART et Nelson Piquet.
Bon, pour l'instant je peux dire que j'aborde Monaco avec optimisme. J'adore les courses en ville. J'ai gagné par le passé à Norisring, Pau et Macao. Il manque encore Monaco à mon palmarès. Il est évidemment compliqué de doubler. Il sera essentiel de réussir sa qualification. Et ensuite la course avec tous les aléas que comporte une course en ville entre 2 rangées de rails ! J'espère ne pas avoir trop de soucis.
A bientôt, et amitiés à tous.
ALEXANDRE