Les 24 monoplaces du GP2 ont l’honneur d’inaugurer l’asphalte turc aux essais libres. « Nous sommes partis d’un set-up de base, qui donne en général de bons résultats. En qualifications, j’avais un rythme suffisant pour viser la première ligne, mais j’aii attaqué trop fort dans le troisième secteur. » Sa 6ème place sur la grille de départ ne place pas Alex parmi les grandissimes favoris, mais sa remontée hongroise, de la 24ème à la 4ème position, est encore dans toutes les mémoires. Après à un excellent envol, il se retrouve aux prises avec Adam Carroll et Nelson Piquet Junior, qu’il parvient à devancer pour la 5ème place au terme d’un premier tour des plus chauds. Mais la sévère sortie de route de Neel Jani entraîne aussitôt une première neutralisation de la course. « J’ai alors contacté l’équipe par radio. Nous avions évalué au préalable ce cas de figure, et il avait été décidé que le moins bien placé de l’équipe rentrerait le premier. Comme Nico Rosberg était devant moi, il est resté en piste. En fait, tout le monde est rentré, sauf Nico et trois autres pilotes ! au restart, j’étais 9ème , avant de remonter progressivement en 3ème position. » Quand le safety-car entre en piste pour la deuxième fois à cause de l’accrochage Lapierre/Bruni, Speed et Lopez décident d’effectuer à leur tour leur pitstop obligatoire, et Alex prend la tête au restart. Mais Giorgio Pantano semble bien décidé à contester bec et ongles ce leadership au pilote ART Grand Prix. Pendant 16 tours, l’écart va osciller entre une seconde et… Trois fois rien ! « Nous nous sommes constamment échangé le meilleur tour en course. Ce fut très dur à la fin, car un de mes pneus commençait à se dégrader sérieusement. Je prenais donc soin de ne pas bloquer les roues, mais il a quand même fallu attaquer pour rester devant. » Alex remporte finalement pour 3 petits dixièmes de seconde ce que de nombreux observateurs considèrent comme la plus belle course de la saison à ce jour.

Tandis que les fans Français regardent un sujet consacré à Alex dans l’émission « Auto-Moto » de TF1, la pluie choisit la Turquie, en plein mois d’août, pour pimenter la deuxième course du week-end! Elle avait pourtant épargné le championnat GP2 jusque là. Mais seules quelques fines gouttes subsistent au moment d’un départ magnifiquement négocié par Alex. En l’espace d’un seul tour, il passe de la 8ème à la 3ème place, à la lutte avec Yoshimoto, parti en pole. « Sur la piste glissante, ma voiture était difficile à conduire, mais je parvenais à creuser l’écart par rapport à Kovalainen, et j’étais un peu plus rapide que Yoshimoto. Dans le virage n°8, le « quadruple gauche » qui a piégé Michael Schumacher et Jacques Villeneuve en F1, j’ai accéléré un poil trop tôt. La voiture est partie en tête à queue, mais j’ai réussi à exploiter une légère pente pour faire repartir le moteur. Puis, je suis passé au stand pour mettre des pneus secs et viser le meilleur tour en course, que j’ai tenu jusqu’à l’avant-dernier tour… » Gêné par Artam dans la dernière boucle, Alex perd in extremis les deux points qui s’y rattachent, mais sur l’ensemble du week-end, fait une bonne opération au championnat. Il se rapproche à 6 points du 3ème Scott Speed, et réduit même l’écart avec le leader Kovalainen.

Prochain cap à franchir ? « Etre le premier à remporter les deux courses d’un même week-end. Je pense que c’était possible ici. Peut-être à Monza ? » La réponse à cette question sera connue le 4 septembre prochain. D’ici là, il participera à un nouveau test sur le circuit du Castellet, en vue de la nouvelle série A1 Grand Prix. Alex est en effet pressenti pour représenter la France, après avoir signé le meilleur temps lors des premières séances d’essais à Silverstone.